Bleu Indigo

Loin les premières maîtresses
La fleur de leurs chairs asservies
Où les matins remplis d’allégresse
Me laissaient le parfum de leurs nuits
Loin ces frasques saoules de plaintes et de râles
Au cœur des ténèbres se révélait une vierge pâle
Le souffle délicat j’embrassais leurs tailles
Leurs corps transparents comme le verre taillent
Les tentures pochaient des ombres étranges
Aux allures d’anges, de démons aux belles franges
J’entendais le murmure de leurs plumes indigo
Qui peuplait les rêves de mon sordide tripot
Penché dans le soir d’un ciel avare
Sans lune où tout était ombre froide
Aux heures où même pas une âme ne rode
Le bourdon des talons d’une guêpe en maraude
Frappait l’asphalte, les yeux pleins d’aurores
Bleu de cobalt, fleuris d’étoiles indolores
Un autre diable l’orgueil pervers
Souillait l’éclat et semblait fier
Indifférent au fond de sa nuit sereine
Au sanglot de la mer qui pleurait des sirènes
Les yeux saturés d’aurores
Les cieux fleuris d’étoiles incolores
Sans regret je quitte mes visions lointaines
Berce-moi de tes murmures, enivre-moi de tes chants
Muse ou démon de mon présent charmant
Dans les flots de la mer se lamentent les sirènes.


