L’écriture de romans
Ecrivain, auteur, j’écris des chansons et poèmes depuis quelques années déjà, mais l’écriture de roman est pour moi chose nouvelle. Je n’avais jusqu’à lors, jamais tenté la vague, osé le grand plongeon dans l’océan des pages…qui pouvaient rester blanches sans qu’il ne se dessine la moindre frange d’encre bleue. Ah l’angoisse !
Je ne manquais pas d’idées pour l’écriture de romans, mais d’organisation et de méthode.
Et puis, il fallait, d’après ce que j’ai pu lire, avoir du style, car vous lectrices et bouquineurs, le style, c’est ce que vous percevez en premier…si, si. Vous y voyez la marque de fabrique de l’auteur. L’atome crochu. C’est-à-dire le lien, étroit et intime, entre votre « style lecteur » et mon « style auteur ». Le truc, c’est que je ne vous connais pas. Pas encore.
Comment savoir alors si vous êtes les bons lecteurs de mes romans. Il faudrait que je puisse vous entendre lire et vous, que vous puissiez m’écrire à propos de mes écrits. Bref ! Qu’il y ait un échange entre l’auteur et son lectorat. Mais, je ne vous connais pas vraiment. Et vous non plus. Du moins pas encore.
Faisons connaissance, voulez-vous ?
Je suis issu d’une petite famille d’origine italienne de sept enfants. Oui « petite » c’est un euphémisme. Benito, mon père, avait débarqué dans les années 60, les années yéyé, pantalon pattes d’éph, chemise orange à col d’avion et veste bleue côtelée. Ma mère, Graziella, avait déboulé six mois plus tard, tenant dans ses bras ma frangine, Nina, qui devait à peine ramener sa fraise. Puis les autres se sont pointés, en enfilade, comme des perles.
Toinette la romantique, Serge le maître de la connaissance, Mathieu le philosophe, Sylvie la princesse, Tonio la terreur et Gérard l’artiste incompris, moi. Ah ! Benito et Graziella nous avaient emmaillotés une belle famille. Trois filles, trois garçons et le dernier, c’est le pompon…sur la gâteau.
Avec une enfance dans un quartier populaire des années 70-80, l’argot de la rue, la comédie à l’italienne qui se jouait à neuf toute la sainte journée, j’avais de quoi dégoter mon style. De trouver les braises comme on dit. C’est plus tard que j’ai déniché l’élégance de mon style. Un soir d’automne où pourtant le temps me dépossédait au loisir de vous écrire, je l’ai déniché juste là, sur le talus. Le cul dans l’herbe, je reniflais la bruine et j’imaginais écrire ce roman.
Roman

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